Récits des « parcours d’un combattant »
Divers textes parus à la suite de la mort de Jacques Bouveresse
Nous recensons ici les divers textes qui ont été publiés en ligne dans les semaines qui ont suivi la mort de Jacques Bouveresse. La liste n’est pas exhaustive. Nous n’y commentons pas vraiment les textes.
Nul doute que l'œuvre de Bouveresse fera l’objet de nombreux livres ou recueils collectifs, de conférences et de colloques à moyen terme. Il s’agit ici de réactions « à chaud », courant mai ou début juin 2021, exprimées par des personnes qui ont connu ou du moins lu avec attention le philosophe.
Dans Le Monde, Claudine Tiercelin, professeur titulaire de la chaire de métaphysique et philosophie de la connaissance au Collège de France, s’est chargée de rédiger une demi-page consacrée à Bouveresse. C’est tout à l’honneur du Monde d’avoir choisi de laisser la parole pour cette nécrologie à Tiercelin, elle qui reconnaît volontiers Bouveresse comme son « maître », et puisque, comme l’écrit Bouveresse, c’est lui « qui [a] proposé et défendu sa candidature » pour cette chaire. Un autre texte de Tiercelin a été publié le 12 mai dans Philosophie magazine, qui en quelque sorte complète celui du Monde.
Pascal Engel, directeur d’études à l’EHESS, a publié le 13 mai un hommage intitulé « L’éthique en partage » dans AOC. Autre texte d’Engel, sur le site des éditions Agone, qui ont publié de nombreux livres et articles de Bouveresse ces deux dernières décennies, « Bouveresse et ce qu’on peut (et ne pas) faire de la philosophie », le 19 mai. Engel, qui écrit fréquemment dans la revue en ligne En attendant Nadeau, a en outre publié le 2 juin une critique du dernier volume des œuvres de Flaubert dans la bibliothèque de la Pléiade. Il a eu l’habileté d’y croiser les textes de Flaubert avec le livre de Bouveresse, paru en 2008 chez Agone, La connaissance de l’écrivain. Sur la littérature, la vérité & la vie. Même si le rapprochement semblerait a priori artificiel, le texte qui en résulte n’a en réalité rien d’un habit d’Arlequin dont les coutures seraient plus ou moins bien dissimulées. Ce dialogue de Flaubert avec Bouveresse est d’autant mieux venu que le volume reprend les écrits les plus satiriques de Flaubert.
Également sur AOC, Sandra Laugier, professeur à Paris I Panthéon-Sorbonne, a publié dès le 14 mai à son tour son hommage intitulé « Jacques Bouveresse, la vie des mots ».
Dans L’Obs, Christiane Chauviré, professeur émérite de philosophie à Paris I, a écrit sur le site de l’hebdomadaire l’article « Bouveresse et ses affinités électives » (17 mai).
Dans Raison publique, Ali Benmaklouf, professeur à l’université Paris-Est Créteil Val-de-Marne, a publié le 26 mai un long et excellent texte, « Bouveresse, raison, connaissance et vérité », qui a le mérite d’évoquer l’œuvre de Bouveresse sous presque tous ses aspects, en y faisant apparaître les liens qui ne sautent pas aux yeux de prime abord.
Enfin, citons des hommages qui ont été rendus par des associations, collectifs et autres groupes d’individus :
- Acrimed, sous le titre « À Jacques Bouveresse, Acrimed reconnaissant », a publié le 25 juin un texte d’hommage à Bouveresse. Compte tenu de l’objet de l’association, l’accent a bien entendu été mis sur sa critique des médias.
- Le Monde diplomatique a réuni en ligne, en accès libre, l’ensemble des articles que Bouveresse avait publiés dans ce mensuel. L’ultime article date d’octobre 2020. Nous comptons cet assemblage en accès libre comme une forme d’hommage.
- L’AFIS (Association française pour l’information scientifique, dont Bouveresse faisait partie du comité de parrainage) a elle aussi publié un long et riche texte d’hommage (27 mai). Compte tenu du rôle que se fixe cette association, une attention particulière est portée sur les prises de position virulentes et tranchées de Bouveresse pour la rigueur scientifique et contre la charlatanerie. Naturellement il est fait allusion à l’affaire Sokal, mais aussi à la thèse de « sociologie » de l’astrologue Élizabeth Teissier, sous la direction du « sociologue » Michel Maffesoli, thèse contre laquelle Bouveresse s’était, avec d’autres, élevé.
- Bouveresse a enseigné à l’université de Genève pendant quelques années, et Le Temps a publié le 20 mai un hommage de philosophes francophones en Suisse, hommage qu’on peut lire ici.
(note : le titre de cette page reprend délibérément celui du numéro spécial que la revue Critique avait consacré à Bouveresse en août-septembre 1994 – numéro 567-568.)